top of page

Quand la lumière soigne !

Nos yeux et notre peau sont les seuls organes exposés directement à la lumière du soleil. Cette dernière va être traitée différemment dans ces deux tissus avec des répercutions locales et générales aussi fondamentales... qu'inattendues !


L'œil ne sert pas qu'à voir, c'est aussi un organe de régulation de processus internes fondamentaux. En 2000, on a découvert d'autres cellules dans la rétine que les bâtonnets et les cônes dédiés à la vision. Ces cellules réagissent à la lumière de façon autonome ; leurs fibres neuronales ne vont pas au cortex visuel, comme c'est l'usage, mais vers l'hypothalamus qui gère l'horloge interne de notre organisme. Il est maintenant établi que cette lumière, reçue par nos yeux, va réguler de grandes fonctions physiologiques comme la digestion, le sommeil, la sécrétion d'hormones et de neuromédiateurs...


Or, en Occident, nous passons en moyenne 90% de notre temps en intérieur, sous la lumière artificielle. Avec trop peu de lumière solaire reçue en journée et trop de lumière artificielle le soir, la perturbation des cycles circadiens est devenue monnaie courante. Résultat : avec les années on constate un risque augmenté de maladies cardiovasculaires, d'obésité, de diabète, de pathologies neurodégénératives et de bien d'autres joyeusetés. On connait la malnutrition par la malbouffe... il est temps de parler de "mal-illumination" dans nos sociétés modernes.


La CHROMOTHERAPIE : la médecine par la couleur

Certaines couleurs (donc des longueurs d'onde différentes de lumière visible) vont pouvoir influencer notre psychisme et notre biologie. C'est tout l'objet de la chromothérapie, une discipline qui, en d'autres termes, utilise les couleurs de façon thérapeutique.


  • le bleu : pour l'apaisement et le calme

  • le vert : pour l'équilibre psycho-émotionnel

  • le jaune comme anti-dépresseur

  • le orange pour ses actions tonifiantes

  • le rouge pour stimuler l'énergie vitale et le courage


Cette approche complémentaire n'est pas reconnue en France par l'Académie de médecine. Pourtant, c'est l'un des systèmes de soin les plus anciennement utilisés, notamment par les civilisations traditionnelles d'Inde, d'Egypte et de Chine ; et ce pour traiter de nombreuses maladies comme le psoriasis, le rachitisme, le cancer de la peau...

De nos jours, certaines études considèrent même que la chromothérapie offre un soutien non négligeable dans la prise en charge de pathologies très variées : dengue, insomnie, diabète, maladies psychiatriques, hypertension, trouble affectif saisonnier, trouble de l'immunité, hyperactivité, cicatrisation des plaies, troubles articulaires et inflammations chroniques.

Dans certains cas, comme la réduction de l'anxiété avant et pendant un traitement dentaire, les résultats sont mêmes très significatifs.


La peau, en plus de fabriquer de la vitamine D (et de nous protéger) va utiliser la lumière d'une façon détournée, mais absolument essentielle. Nos mitochondries (centrales énergétiques de nos cellules) ont besoin de deux choses pour bien fonctionner : du glucose... et de l'oxygène. Oxygène obtenu grâce aux plantes, lors de la photosynthèse, quand elles se nourrissent de gaz carbonique (le même que nous rejetons) et... de l'énergie solaire ! En somme, la lumière fournit de l'énergie aux plantes, qui nous fournissent de l'énergie, que nous leur fournissons en retour. La boucle est bouclée. Mais ce n'est pas tout !


La PHOTOBIOMODULATION : discipline qui étudie le phénomène biologique par lequel nos cellules transforment les photons de lumière solaire reçus en énergie au niveau de photorécepteurs spécifiques.

Fin des années 1980, Tiina Karu, biophysicienne estonienne, découvre que certaines longueurs d'onde de lumière peuvent stimuler directement nos tissus, la peau en premier lieu. Ses nombreuses publications établissent que de l'énergie peut être produite dans les mitochondries des cellules exposées. C'est la fin du dogme selon lequel seules les plantes se nourrissent de lumière. Elle découvre même que ce phénomène ne s'interrompt pas avec l'arrêt de l'irradiation lumineuse et que ce sont les cellules en manque d'oxygène, ou malade, qui sont stimulées par la lumière, et que les cellules saines réagissent beaucoup moins à ces stimuli.


Cela corrobore les expériences d'exposition des plaies à la lumière où l'on constate une régénération cellulaire uniquement sur les cellules lésées, sans affecter le tissu sain périphérique. Ce qui explique également pourquoi les traitements par photobiomodulation ne manifestent pas d'effets secondaires.


En Russie la photobiomodulation est déjà bien présente dans des domaines de pointe comme le traitement des maladies cardiovasculaires, ainsi qu'aux Etats-Unis et en Australie où, depuis une dizaine d'années, de multiples appareils sont accessibles aux thérapeutes et au grand public avec l'agrément de la Food and Drug Administration pour le traitement des syndromes douloureux les plus divers : canal carpien, blessures, tendinopathie...


A ce stade on peut affirmer que la lumière du soleil nourrit notre organisme en contribuant au métabolisme cellulaire. Au même titre que nous avons besoin d'oxygène, d'eau et d'aliments pour produire de l'énergie, il apparait que le rayonnement solaire reçu par l'intermédiaire de notre peau nous pénètre plus au moins profondément pour provoquer tout un tas de réactions biochimiques.


ET OUI, LA LONGUEUR D'ONDE COMPTE

Les publications scientifiques sur les effets de la lumière se sont accumulées ces vingt dernières années. Elles ont pu déterminer des différences notables d'effets en fonction des longueurs d'onde utilisées. Voici comment la lumière biostimule les cellules vivantes... à condition bien sûr qu'elle puisse les atteindre.


  • La lumière bleue (longueur d'onde d'environ 470 nm) reste en surface de la peau et se concentre sur l'épiderme. Elle est connue pour ses bienfaits contre l'acné, son action bactéricide et pour calmer les inflammations.

  • La lumière verte (environ 527 nm) peut atténuer les taches pigmentaires de la peau et uniformiser le teint.

  • La lumière jaune (environ 590 nm) atténue les rougeurs et active la cicatrisation. Elle pénètre jusqu'au derme et peut aussi être efficace pour stimuler la microcirculation, notamment lymphatique.

  • La lumière orange (environ 615 nm) active la production de collagène, améliore l'action des cellules du tissu conjonctif et traite les vergetures ainsi que l'alopécie.

  • La lumière rouge visible (environ 640 nm) et les infrarouges proches (NIR) ont été particulièrement étudiés par Tiina Karu. Ils augmentent la production d'énergie à l'intérieur de nos cellules en stimulant des pigments particuliers (chromophores) au niveau des mitochondries. Souvent associées, ces deux longueurs d'onde pénètrent jusque dans les tissus sous-cutanés (hypoderme) pour les régénérer, agir sur le degré d'hydratation de la peau, inhiber la synthèse des graisses ou encore activer celle du collagène et de l'élastine. Les NIR peuvent aussi être utilisées pour traiter l'alopécie et certaines vergetures.


Dans quel cas recourir à la photobiomodulation ?


Les indications touchent de nombreux domaines du bien-être et de la santé :

  • traitement de la douleur ou de l'inflammation (articulaire, muscle, os)

  • Réparation et régénération des tissus (cheveux, esthétique de la peau, muqueuse, rétine...)

  • Activité physique et sportive (récupération, force et masse musculaire)

  • Asthénie (récupération énergie post-virus, fibromyalgie...)


Des développements très prometteurs sont en cours :

  • Effets neurologiques (sommeil, algie, cognition, dépression, dégénérescence, acouphènes, neuropathie...)

  • Effets cardiovasculaires (protection, post-infarctus, post-AVC...)

  • Modulation du système immunitaire

  • Modulation hormonale

  • Modulation du microbiote intestinal

  • Action sur la graisse excédentaire (surpoids, obésité)

  • Action antimicrobienne

  • Action antitumorale

A bientôt

extrait tiré de la revue "Plantes & Bien-Être" - avril 2024

3 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page